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Soins de santé primaires : comment les adapter au monde de l’après-COVID ?

????????????????@ Aisha Faquir/?????? 医务人员正在给一名女患者量血压。@ Aisha Faquir/世界银行集团

En tant que médecin, je suis bien placé pour savoir combien le rôle des soins primaires est important pour la santé des individus, des familles et des communautés. Lorsqu’ils fonctionnent bien, les soins primaires sont le fondement d’une vie en bonne santé et d’un système national de soins performant. Lorsqu’ils sont déficients, ils sont cause de souffrances. 

Nous avons pu le constater, et en voir les conséquences tragiques, lors de la pandémie de COVID-19. Les soins de premier recours ont été le maillon le plus faible de la réponse à la pandémie, malgré leur importance pour « aplanir la courbe »  et assurer des fonctions de surveillance, de dépistage et de recherche des contacts, et pour éviter que les hôpitaux ne se retrouvent submergés par l’arrivée de patients gravement malades.

Si la pandémie a braqué les projecteurs sur les carences des systèmes de santé nationaux, elle a également souligné le rôle important que peuvent jouer les soins de premier recours lors d’une situation d’urgence sanitaire. La Banque mondiale vient de publier un rapport, intitulé en anglais Walking the Talk:Reimagining Primary Health Care After COVID-19 (télécharger le résumé en français), qui montre comment les pays peuvent revitaliser leurs systèmes de soins primaires pour améliorer leurs performances sanitaires et être mieux préparés à la prochaine pandémie. 

Ce rapport présente quatre évolutions structurelles que les pays devront opérer dans la conception, le financement et la prestation des soins de santé primaires  :    

  • Remédier à la médiocrité des services et assurer des services de qualité grâce à des équipes pluridisciplinaires qui renforcent la palette et la qualité des soins ;
  • Passer de la fragmentation à l’intégration des soins centrée sur la personne, grâce à des équipes de soins primaires locales et soudées qui coordonnent les soins en fonction des besoins des patients ;
  • Combattre les inégalités et promouvoir au contraire l’équité et la responsabilité, grâce à une offre de soins primaires équitable et efficace qui favorise et récompense l’obtention de résultats ;
  • Lutter contre la fragilité et renforcer la résilience, grâce à des équipes de soins primaires qui assurent la surveillance et la sensibilisation en matière de santé publique, et grâce à une planification et une affectation des ressources qui tiennent compte des besoins de renforts financiers et humains.

Ces changements sont non seulement importants pour combattre la pandémie de COVID-19 et prévenir la prochaine catastrophe sanitaire, mais ils sont également essentiels pour assurer la sécurité sanitaire, la stabilité et la prospérité.

Assurer une offre de soins primaires adaptée aux besoins, c’est fournir des soins de proximité intégrés, réactifs, continus et dispensés par un personnel de santé compétent.  Pour y parvenir, les gouvernements doivent réformer l’enseignement de la médecine et aider les prestataires de santé à acquérir de nouvelles compétences pour des soins dispensés par des équipes multidisciplinaires. 

Il convient de revoir le mode de rémunération des prestataires afin de les encourager à exercer en tant que généralistes plutôt que comme spécialistes et à s’installer en zone rurale plutôt qu’en ville. Il faudra également réformer les conditions d’autorisation d’exercer et renforcer les technologies de l’information. 

Il est par ailleurs indispensable de revoir le mode de financement des soins de santé primaires.

Les ressources consacrées aux soins de premier recours doivent augmenter de manière significative dans les pays en développement : ces investissements doivent être réalisés par les pays eux-mêmes et avec le soutien financier des donateurs. Les pouvoirs publics devront impérativement élaborer une stratégie politique visant à réformer le financement et à financer les soins de santé sur leurs propres recettes plutôt qu’en faisant reposer les dépenses sur les utilisateurs, des frais que les plus démunis ne peuvent pas assumer. Ils doivent financer ces réformes en prélevant des taxes sur le tabac, l’alcool et le sucre. 

La Banque mondiale est prête à aider les pays à mener à bien ces réformes essentielles, que ce soit en accélérant l’accès au financement, en fournissant une assistance technique, en partageant son savoir ou en formulant des solutions par le biais d’un dialogue avec les dirigeants nationaux.

Dans plusieurs pays, des scientifiques ont réussi à développer avec une rapidité incroyable un vaccin sûr, fiable et très efficace pour protéger les populations contre la COVID-19. Ils ont réussi parce que les gouvernements ont investi dans la recherche et grâce à une volonté de réussir remarquable.

Imaginez que les pouvoirs publics consacrent les mêmes investissements et manifestent la même détermination à revitaliser leurs systèmes de soins primaires. Pensez aux maladies que nous pourrions éviter, aux bienfaits qui en découleraient pour la santé et à la prospérité dont pourraient bénéficier les nations. 

Alors qu’attendons-nous ?

 

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Télécharger le résumé du rapport en français (pdf, 2 pages)
En savoir plus sur le rapport (en anglais)


Auteurs

Muhammad Ali Pate

Directeur mondial Santé, nutrition et population à la Banque mondiale | Directeur du Le Mécanisme de Financement mondial pour les femmes, les enfants et les adolescents (GFF)

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