Il y a un peu plus de deux ans, je livrais mes premières réflexions sur l’Initiative pour la résilience de l’Afrique australe face à la sécheresse (SADRI), programme d’assistance technique de la Banque mondiale lancé en 2020 avec l’appui de la Coopération pour les eaux internationales en Afrique (CIWA). J’évoquais dans ce blog les répercussions considérables, quoique souvent inaperçues, des sécheresses sur les économies de la région. Je mentionnais également les défis posés par le renforcement de la résilience à la sécheresse, mais aussi les occasions qui s’offraient à cet égard. L’eau est indispensable à la vie, à la croissance économique et à la qualité de vie sur la planète ; bien trop d’êtres humains souffrent toutefois d’épisodes de sécheresse et d’inondations, souvent exacerbés par le changement climatique.
L’équipe de SADRI commençait alors à mettre en œuvre les activités prévues dans les différents domaines thématiques du programme : i) les villes, ii) les systèmes énergétiques, et iii) les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire. Les activités relevant de chacun de ces domaines étaient coordonnées dans le cadre d’un programme global. Ce dernier donnait lieu à des réunions régulières des responsables thématiques des différents pôles mondiaux d’expertise lors desquelles ces derniers pouvaient prendre des décisions stratégiques, débattre des possibilités d’intégration d‘activités intersectorielles, apprendre les uns des autres et réfléchir ensemble à la mise en place d’un cadre rigoureux pour le suivi, l’évaluation et l’apprentissage.
La sécheresse constitue pour la plupart des 16 États membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) le type de catastrophe naturelle le plus meurtrier et le plus coûteux. Depuis 2018, la région souffre de longs épisodes de sécheresse particulièrement éprouvants qui se traduisent, notamment, par des pénuries d’eau dans les villes, une baisse de la production d’hydroélectricité, l’effondrement des moyens de subsistance des populations rurales et l’insécurité alimentaire.
Les défis posés par la sécheresse exigent donc la poursuite d’interventions intersectorielles intégrées.
SADRI avait pour objectif d’assurer la résilience de la région à la sécheresse grâce, notamment, à la conception par les pouvoirs publics, les institutions et les ménages de mécanismes dynamiques permettant de supporter les effets du changement climatique et les chocs économiques en découlant.
Le cadre de gestion intégrée des risques de sécheresse élaboré par SADRI comprend trois éléments clés :
· Des systèmes de surveillance et d’alerte précoce des épisodes de sécheresse
· L’évaluation de la vulnérabilité et des risques liés à la sécheresse
· La préparation aux épisodes de sécheresse, l’atténuation de leurs effets et les interventions menées pour y faire face
SADRI a produit de nombreux rapports techniques et analyses qui constituent les bases nécessaires au renforcement de la résilience face à la sécheresse à différentes échelles et dans différents secteurs d’activité en Afrique australe, ainsi qu’un rapport de synthèse général.
J’attire l’attention sur la structure organisationnelle de SADRI car c’est grâce à elle que le programme a pu faire valoir qu’il pouvait assurer la production et la diffusion de connaissances sur la résilience à la sécheresse. Nous demandons à nos clients de collaborer avec d’autres ministères et d’autres juridictions pour faire évoluer les mentalités en faveur d’une gestion plus dynamique des épisodes de sécheresse et du changement climatique ; nous devons faire de même en interne.
Structure/théorie du changement de SADRI (en anglais) :
Ce n’est pas une tâche facile. Y parvenir demande de l’endurance et de la détermination. Nous nous sommes heurtés à divers obstacles dus au cloisonnement des services et à la structure de notre propre organisation, au changement des chefs d’équipe par suite de nouvelles affectations et à la résistance des clients et des partenaires, peu convaincus que l’intégration d’activités de lutte contre la sécheresse valait la peine qu’on y consacre du temps et de l’énergie. En fin de compte, le programme SADRI a trouvé sa place et a eu un impact sur les partenaires et les clients dans toute la région ; ses résultats et ses réalisations sont la preuve de son succès.
L’approche intersectorielle adoptée par SADRI pour ses travaux d’analyse de la sécheresse est un nouveau modèle d’intervention qui peut être employé aussi bien en Afrique australe que dans d’autres régions du monde. Il contribue à l’élaboration des prochains prêts au titre d’opérations concernant le changement climatique, comme la série de projets du programme régional de résilience climatique pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, qui a été récemment approuvée.
Maintenant que le programme SADRI prend officiellement fin, l’équipe organise des actions de diffusion de ses résultats, travaille avec les équipes de projet pour intégrer les analyses et le type de concertations suscitées par ce programme dans la conception d’autres opérations et investissements, et profite de toutes les occasions pour partager les enseignements tirés de l’expérience. L’action de SADRI ne s’arrête pas avec la fin du projet. Elle ne fait que commencer.
Pour en savoir plus:
City Drought Risk Management Toolkit (en anglais)
Regional Guidance Note for urban water systems (en anglais)
Technical Note on Homestead Farm-ponds for Micro-scale Irrigation in the Eastern Cape of South Africa – SADRI (en anglais)
Review of Strategic Food Reserves Policies for Improving Resilience to Drought – SADRI (en anglais)
The SADRI Experience with Outcome-oriented Monitoring, Evaluation and Learning (MEL) (en anglais)
Outcome-Oriented Monitoring, Evaluation, and Learning – Final Report – SADRI (en anglais)
Toward a Drought-Resilient Southern Africa – SADRI Synthesis Report (en anglais)
All SADRI Country Profiles (en anglais)
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