L'Afrique doit repenser son état d’esprit pour un développement inclusif et durable post-COVID-19

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Aiche Sy est la lauréate au concours Blog4Dev 2021 pour la Mauritanie. Aiche Sy est la lauréate au concours Blog4Dev 2021 pour la Mauritanie.

Ce blog a été rédigé par l’un des 38 gagnants du concours Blog4Dev 2021, un concours annuel organisé par les bureaux de pays de la Banque mondiale, et qui invite les jeunes à s'exprimer sur un sujet essentiel au développement économique de leur pays. Les lauréats de cette année ont répondu à la question suivante : Comment les jeunes pouvaient s’associer à leurs gouvernements et aux organisations de la société civile pour faire face à l'impact de la COVID-19 et construire un système social et économique plus solide après la pandémie ?

La pandémie du Coronavirus a affecté l’équilibre mondial en  2020. En effet, les secteurs d’activités les plus importants de l’économie mondiale ont été relégués au second plan en vue de protéger la santé des populations. Bien qu’elle ait semé le chaos et engendré beaucoup de maux, la COVID-19 (coronavírus) a néanmoins amené le monde à se requestionner sur ce qui était vraiment essentiel  : développement économique ou environnement et social. La rapidité de la propagation du virus a tôt fait de faire trancher la balance.

En ce qui concerne l’Afrique, elle est sans doute la moins affectée par le nombre de cas et de décès. Cependant, elle demeure la plus menacée par l’impact de la pandémie, du fait de sa grande dépendance à l’aide publique au développement qui ne saurait intégralement l’appuyer pour sortir la tête hors de l’eau.

Dans ce contexte, la Banque mondiale a posé la problématique suivante : comment la jeunesse africaine peut-elle collaborer avec les gouvernements et les organisations de la société civile pour répondre à l’impact de la COVID-19 et construire un solide modèle économique et social ?
A mon avis, il faudra deux choses :

Premièrement, décentraliser le pouvoir : En Afrique, la structure organisationnelle est toujours verticale : ça doit venir d’en haut, sinon on ne fait rien. Ceci handicape grandement la stabilité de l’économie qui a besoin d’autonomie et de dynamisme. Il existe une panoplie d’organisations de jeunes, mais comme ils ne bénéficient pas de l’appui de l’état et de pouvoir décisionnel, leurs activités ont rarement l’impact souhaité. Afin qu’ils puissent atteindre les résultats souhaités, les organisations de la société civile et les jeunes acteurs issus des collectivités locales et engagés et familiers aux problématiques de leurs milieux respectifs, doivent être accompagnés et autonomisés. Il y a par exemple des organisations de la santé, de l’éducation, etc. qui ont beaucoup d’idées et méthodes à proposer pour changer la donne, mais malheureusement, ceux-ci restent des projets abandonnés dans les tiroirs, simplement par manque de pouvoir et de moyens. Il est donc temps de se tourner vers des structures plus horizontales, pouvant générer le travail collaboratif et installer des ponts et interactions entre les différents secteurs afin de tendre vers des solutions résilientes et durables qui prendront en compte la complexité de enjeux africains.

Deuxièmement, créer des bureaux ou réponses aux besoins : Le modèle mental prédominant en Afrique est t qu’il faut toujours attendre l’aide extérieure ou voyager vers les pays occidentaux pour réussir. Or, on a bien vu qu’aucun pays ne s’est développé sans l’implication de ses acteurs locaux. D’après la pyramide de Maslow, les besoins primordiaux sont les besoins physiologiques et les besoins de sécurité. De ce fait, la sécurité alimentaire et le logement doivent être au cœur des préoccupations. On pourrait s’inspirer de modèles étrangers qui ont fait leurs preuves et les adapter au contexte local africain. Par exemple, l’instauration ou la collaboration avec des organisations chargées de mettre en place des jardins communautaires urbains pourraient être une réponse à l’insuffisance alimentaire. La mise en place de structures de financements participatifs pour réaliser les projets pourraient réduire la dépendance aux bailleurs de fonds étrangers. Les systèmes tels que les écovillages qui restaurent les écosystèmes et permettent aux habitants d’être autosuffisants pourraient réduire l’exode rural ou l’immigration clandestine qui font partie des plus grands fléaux africains à l’heure d’aujourd’hui. Les regroupements des associations, coopératives ou Groupement d'intérêt économique (GIE) qui œuvrent dans les mêmes secteurs pourraient renforcer le pouvoir de ces institutions et accroître leur force d’impact et leur pérennité.

Afin de sortir de cette situation de pauvreté endémique et de dépendance qui perdure depuis déjà des centenaires, ces exemples d’alternatives pourraient être confiés à la jeunesse africaine qui représente la grande majorité de sa population. Au-delà du COVID-19, l’Afrique doit reprendre cette confiance en elle-même qu’elle a perdue il y a déjà trop longtemps, pour qu’elle puisse réécrire son histoire et sortir de ce chaos.

Aiche Sy est la lauréate du concours Blog4Dev 2021 pour la Mauritanie. Voir la liste de tous les lauréats du concours Blog4Dev 2021.


Auteurs

Aiche Sy

Lauréate au concours Blog4Dev 2021 pour la Mauritanie.

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