Mission 300 : créer une dynamique pour étendre l’accès à l’énergie en Afrique

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Mission 300 : créer une dynamique pour étendre l’accès à l’énergie en Afrique

À ceux qui s’interrogent sur les progrès de la Mission 300, on peut communiquer des chiffres éloquents : 32 millions de personnes ont été raccordées à ce jour, et les projets en cours permettront d’en raccorder 157 millions de plus.

Ces chiffres sont plus que de simples statistiques : ils signifient que des étudiants sont en mesure de travailler après la tombée de la nuit, que des cliniques peuvent faire fonctionner leurs équipements, et que des entreprises ont les moyens de se développer. Ils représentent 32 millions de nouvelles opportunités.

Ils témoignent ainsi du très bon démarrage de la Mission 300 vers son objectif ultime : raccorder 300 millions de personnes à l’électricité d’ici 2030. D’après l’engagement que nous avons pris avec la Banque africaine de développement (BAD), il est prévu que le Groupe de la Banque mondiale raccorderait 250 millions de personnes à l’électricité, tandis que la BAD en connecterait 50 millions supplémentaires.

Si l’ampleur de ce défi a d’abord paru intimidante, nous pouvons aujourd’hui affirmer avec confiance que la dynamique est de notre côté et que nous sommes sur la bonne voie.

La Mission 300 s’attache à bâtir un avenir énergétique équitable et résilient en raccordant les populations rurales et défavorisées à l’électricité par le déploiement de solutions d’énergie renouvelable distribuée et la modernisation des réseaux nationaux, avec pour objectif d’encourager l’innovation, l’esprit d’entreprise et la création d’emplois à grande échelle. Ainsi, la Mission 300 s’assure de ne laisser aucune communauté de côté et veille à renforcer la modernisation et la fiabilité des systèmes pour alimenter la croissance.

Un outil pour suivre nos progrès

Afin de rendre notre trajectoire transparente, nous lançons aujourd’hui le portail Mission 300 Progress (en anglais), un outil qui permettra à chacun — gouvernements, partenaires, société civile ou citoyens curieux — de suivre nos avancées sur les points suivants :

·      Le nombre de personnes raccordées à ce jour, et le nombre que nous prévoyons de raccorder chaque année ;

·      Les résultats projet par projet par rapport aux prévisions ;

·      Le montant des financements qui sous-tendent ces efforts (qu’ils soient fournis par Groupe de la Banque mondiale ou par les dispositifs de cofinancement).

La cerise sur le gâteau ? Ce portail sera mis à jour chaque trimestre pour vous permettre de suivre la hausse du nombre de raccordements en temps réel.

Des signes d’accélération

Ce qui nous rend optimistes, c’est que la matérialisation de la Mission 300 est en pleine accélération. Nous mettons actuellement en œuvre près de 85 projets destinés à élargir l’accès à l’énergie dans environ 40 pays. Notre efficacité s’améliore également, avec un taux de raccordement 1,5 fois plus rapide que les années précédentes.

Il ne s’agit pas d’une simple progression incrémentale, mais d’une véritable accélération. La mise en œuvre des projets est plus rapide, les pipelines sont de meilleure qualité et l’engagement des investisseurs s’élargit.

Et les financements suivent le rythme : 8,5 milliards de dollars ont déjà été engagés dans le cadre des opérations de la Banque mondiale, avec 1,2 milliard de dollars de cofinancement provenant des gouvernements, des institutions financières de développement et des investisseurs privés. Ces apports de capitaux se traduisent par des raccordements sur le terrain.

Les gouvernements se mobilisent également. En janvier 2025, douze pays africains ont lancé leur premier pacte national pour l’énergie, avec des objectifs nationaux ambitieux et des réformes visant à accélérer l’accès à l’énergie. Dix-sept autres pays les ont imités lors du Forum mondial Bloomberg qui s’est tenu dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre dernier. Ces pactes changent la donne : ils témoignent d’une volonté politique au plus haut niveau et offrent aux investisseurs privés les garanties dont ils ont besoin pour s’engager.

Se donner les moyens de réussir

Si ces progrès sont encourageants, nous savons que le succès de la Mission 300 ne se fera pas tout seul. Pour maintenir la dynamique actuelle, nous privilégions quatre axes :

1.        Adopter une approche régionale pour réduire les coûts et accélérer les progrès, dans un contexte où les problématiques d’accès à l’énergie dépassent souvent les frontières et où les solutions peuvent bénéficier d’économies d’échelle. Le programme ASCENT (Accelerating Sustainable and Clean Energy Access Transformation) permettra de fournir un accès à l’électricité à 100 millions de personnes dans 20 pays d’Afrique orientale et australe, grâce à un effort mêlant l’extension et la densification des réseaux et le déploiement de systèmes d’énergie renouvelable distribuée (DRE). La plateforme DARES (Distributed Access through Renewable Energy Scale-up) permettra à des millions d’habitants d’Afrique occidentale et centrale, dont 17,5 millions de personnes au Nigeria, d’être raccordés à l’électricité ou de bénéficier d’un meilleur accès.

2.        Accélérer la délivrance des autorisations pour permettre aux projets de démarrer plus rapidement. Un exemple récent est l’approbation de sous-projets ASCENT en Éthiopie et en Zambie : ils visent à raccorder plus de 7 millions de personnes à l’électricité et déploient des modèles standardisés qui accélèrent le processus d’autorisation et permettent de réaliser plus rapidement les premières connexions.

3.        Déployer les solutions d’énergie renouvelable distribuée à grande échelle, notamment l’énergie solaire hors réseau, celles-ci pouvant atteindre les populations plus rapidement que les réseaux traditionnels. Cet été, le programme ASCENT a annoncé un accord de financement avec la Trade and Development Bank, une banque régionale africaine en pleine expansion qui opère actuellement sur 25 marchés, afin de fournir 50 millions de dollars au fournisseur Ignite Energy Access pour développer des solutions d’énergie renouvelable distribuée. Celles-ci comprennent les systèmes solaires domestiques, les mini-réseaux, les installations solaires autonomes, et les applications à usage productif telles que l’irrigation et la numérisation pour 2 millions de personnes au cours de l’année prochaine.

4.        Mobiliser davantage de financements auprès de partenaires publics et privés et orienter les fonds vers les projets les plus efficaces. L’IFC, en collaboration avec la BAD et la Fondation Rockefeller, a créé un véhicule d’investissement appelé Zafiri destiné à investir des capitaux patients dans des entreprises opérant dans le domaine des solutions décentralisées d’énergie renouvelable en Afrique. Zafiri aide les jeunes entreprises à se développer et atténue les risques pour les investisseurs tout en garantissant des prix abordables pour les clients.

Pourquoi est-ce si important ?

En fin de compte, le succès de la Mission 300 ne se mesurera pas en chiffres ni en tableaux de bord, mais à ce que l’accès à l’électricité a rendu possible. Grâce à une alimentation électrique fiable, les cliniques peuvent faire fonctionner leurs équipements et les écoles peuvent rester éclairées après la tombée de la nuit. Les entreprises peuvent se développer et les citoyens trouver de meilleurs emplois. Si l’accès à l’énergie ne constitue pas la seule réponse aux défis que pose le développement, une chose est certaine : en son absence, presque tout le reste est condamné à stagner.


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