Les Koweïtiennes, pionnières reconnues de longue date, font depuis toujours entendre leur voix dans les sphères sociale, politique, intellectuelle et culturelle. [[/tweetable]]La première femme arabe présidente d’université (en l’occurrence, l’université du Koweït) est koweïtienne, [[tweetable]]et le pays ne manque pas de femmes rédactrices en chef de journaux, magazines ou organes de presse multimédia de premier plan. Récemment, les efforts accomplis dans le sens de la promotion féminine se sont pour la première fois traduits par la nomination de femmes juges, ce qui incite un plus grand nombre de femmes à embrasser une carrière de procureure ou d’avocate. Toutes ces actions de soutien et d’autonomisation des femmes dans les secteurs les plus divers s’inscrivent dans la réalisation de l’Objectif 5 de développement durable (ODD) des Nations unies.
Le Koweït ne saurait assurer sa croissance sans une pleine autonomie économique des femmes. C’est l’une des raisons pour lesquelles l'actuel cadre de partenariat de la Banque mondiale pour le Koweït, approuvé par les autorités en août 2021, repose sur des orientations spécifiques en matière de genre, aux termes desquelles toutes les prestations de conseil assurées par l’institution doivent passer par le prisme de l’égalité hommes-femmes. Les activités prévues au titre du cadre de partenariat s’attacheront à augmenter les chances économiques des femmes selon une démarche transversale et à créer les conditions favorables à leur emploi, à leur évolution de carrière, éventuellement vers des postes à responsabilités, et à leur accession à l’entrepreneuriat. Cette initiative entre le Koweït et la Banque mondiale en faveur de l'intégration systématique de la question du genre n’a pas de précédent parmi les pays membres du Conseil de coopération du Golfe.
L’autonomie économique des femmes constitue également un élément prioritaire dans d'autres instruments importants de la gouvernance koweïtienne, comme le nouveau plan national baptisé Vision 2035/Nouveau Koweït, dont la stratégie de développement vise à transformer le pays en pionnier financier, culturel et institutionnel de la région à l’horizon 2035. Cette stratégie, qui s’articule autour de cinq axes, repose sur sept piliers : administration publique, économie, infrastructures, cadre de vie, santé, capital humain et positionnement mondial. Le gouvernement s’est donné pour but de stimuler la présence féminine sur le marché du travail au titre du pilier « capital humain créatif », conformément à l’ODD 5 sur l'égalité des sexes. La Vision 2035 a pour finalité de transformer le Koweït en économie du savoir, en faisant en sorte que le secteur privé devienne le principal moteur de la croissance. Cela passe nécessairement par l’égalité des chances entre femmes et hommes, les unes comme les autres devant contribuer aussi efficacement à la concrétisation de cette vision.
Toujours dans la lignée de l’ODD 5, le Secrétariat général du Conseil suprême pour la planification et le développement (SCPD) s’est engagé dans le Programme pour l’autonomisation des femmes (WEP), une initiative menée en collaboration avec le Centre d’études et de recherche sur les femmes de l’université du Koweït, ONU Femmes et le Programme de développement des Nations unies (PNUD). Élaborés par le Pacte mondial des Nations unies et par ONU Femmes, les Principes d’autonomisation des femmes sont un ensemble de lignes directrices destinées à aider les entreprises à faire progresser l’égalité des sexes au travail, sur le marché de l’emploi et au sein de la communauté. Le programme, qui s’adresse au secteur privé, a pour mission d’accélérer l’accomplissement du plan Vision 2035 en augmentant la représentation des femmes dans les postes de direction. En 2021, quatorze nouvelles entreprises du secteur privé ont pris l’engagement de respecter ces Principes, en diversifiant davantage leur personnel et en favorisant l’emploi des femmes. Avec elles, le nombre total de sociétés participantes atteint 44 à ce jour.
Enfin, pour compléter ces efforts de réforme, le Secrétariat général du SCPD a constitué en mai 2021 la Commission des affaires et entreprises féminines, chargée d’accroître l’autonomie économique des femmes. Depuis sa création, cet organe s’attache à augmenter la participation des femmes à la vie professionnelle. En collaboration avec l’équipe de conseil de la Banque mondiale sur les réglementations concernant l’égalité des sexes en entreprise, et dans le cadre du projet d’appui à la stratégie pour l’emploi, la Commission a joué un rôle déterminant dans l’adoption en octobre 2021 de réformes visant à bannir toute discrimination envers les femmes dans le cadre professionnel et à criminaliser le harcèlement sexuel sur le lieu de travail.
Si certains obstacles demeurent une réalité indéniable, comme la ségrégation professionnelle, le faible taux de participation des femmes dans la population active ou des normes sociales qui restreignent leurs possibilités de gagner leur vie, de nombreuses portes s’ouvrent aussi vers une meilleure inclusion économique des Koweïtiennes. Les étapes déjà franchies, tel que décrit plus haut, démontrent que le Koweït prend la question de l’émancipation économique féminine très au sérieux. Et que d’autres pays de la région peuvent s’inspirer de ces démarches plurielles pour élaborer leurs propres plans d’autonomisation des femmes.
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