Renforcer la résilience dans la région MENA grâce à la transformation numérique du secteur public

|

Cette page en:

Les investissements consentis dans la transformation numérique de l’administration publique rendent celle-ci plus efficace, mais aussi plus apte à anticiper et faire face aux situations d’urgence, qu’elles soient d’ordre sanitaire, climatique, sécuritaire ou commercial. La pandémie de COVID‑19 en a fourni une démonstration éclatante. C’est ce que souligne le dernier rapport de la Banque mondiale sur l’indice de maturité GovTech (a). Ce rapport dresse un état des lieux des progrès dans le monde en matière de transformation numérique du secteur public, en mettant en évidence l’importance cruciale des solutions de GovTech en temps de crise.

Dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), les investissements réalisés par les pouvoirs publics dans les infrastructures, les plateformes et l’armature numériques avant le début de la pandémie les ont aidés à mener rapidement des interventions essentielles face à la crise de la COVID, à assurer la continuité des services fournis à la population et à soutenir les personnes et les entreprises les plus vulnérables.

Les exemples qui en attestent ne manquent pas. En Jordanie, dans le cadre d’un projet de la Banque mondiale qui s’est achevé en 2019 (a), le gouvernement avait mis sur pied une base de données pour mieux cibler les transferts monétaires en faveur des ménages pauvres. La création de cette base de données unifiée a consisté à relier les systèmes d’information de gestion de six organismes gouvernementaux et plus d’une vingtaine de bases de données différentes. Elle a nécessité l’élaboration d’un cadre d’interopérabilité des données et la mise en place de dispositifs institutionnels porteurs. Et parce qu’elle était déjà opérationnelle au début de la pandémie, elle a permis aux autorités d’identifier immédiatement les ménages pouvant bénéficier d’allocations monétaires d’urgence. Le Fonds d’aide national a ainsi effectué plus de 380 000 versements (a) au cours des quatre premiers mois de la pandémie. En outre, la proportion de bénéficiaires utilisant des portefeuilles électroniques mobiles a bondi de 6 à 69 %.

À Djibouti, le gouvernement avait déjà engagé la dématérialisation des procédures douanières avant 2020, avec un impact flagrant sur la proportion de déclarations effectuées par voie électronique, qui a grimpé de 64 à 93 % entre 2019 et 2021. Grâce à cet investissement et à la transition digitale en cours, les pouvoirs publics ont pu limiter plus facilement les contacts interpersonnels pendant la pandémie.

Ces deux exemples illustrent toute l'utilité de la numérisation de l’administration publique, en particulier à l'orée d’une crise comme celle de la COVID. Alors que les États de la région MENA s’efforcent de mener à bien leur transformation numérique et de renforcer leur résilience, voici cinq aspects essentiels à prendre en compte pour y parvenir :

  1. Il est indispensable de poursuivre les investissements dans l’accès à internet pour tous. Augmenter les investissements dans les infrastructures numériques qui garantissent un accès équitable à l’internet doit continuer d’être une priorité.
  2. L’écosystème de la GovTech doit être renforcé. De nombreux pays ont investi massivement dans l’infrastructure « immatérielle » sur laquelle repose la transformation numérique. On entend par là l’ensemble des facteurs intangibles qui rendent possible une action coordonnée : législation, institutions, compétences, etc. Mais il reste encore beaucoup à faire sur le plan de la mise en œuvre des politiques et réglementations, ainsi qu’en matière de renforcement des capacités institutionnelles.
  3. La confidentialité des données doit être garantie et respectée efficacement. Pour réussir la transformation numérique, il faut garantir l’accès à l’information, tout en assurant la protection des données personnelles. Au début de la pandémie, face à l’urgence sanitaire, les préoccupations entourant la collecte et la protection des données personnelles sont parfois passées au second plan par rapport à la nécessité d’agir rapidement. Comme le montre le dernier indice de maturité GovTech, une majorité de pays disposent désormais de lois et d’organismes encadrant la protection des données. Les progrès sont en revanche encore insuffisants en ce qui concerne l’application des règles et les performances des autorités concernées.
  4. Les pays doivent se doter de mécanismes efficaces de collaboration intersectorielle et de coordination de l’action publique. L’utilisation de données et d’outils numériques en vue de guider les mesures à prendre et d’assurer la continuité des services en cas de crise nécessite une action coordonnée mobilisant les ministères compétents, les organismes techniques et les responsables politiques, mais aussi le secteur privé, les médias et la société civile. Les cadres d’interopérabilité des données permettent un partage efficace de l’information entre ministères, tandis que la mise en place de groupes de travail réunissant diverses parties prenantes peut favoriser des réponses plus rapides et adaptées à l’évolution de la situation sur le terrain.
  5. Le secteur privé peut jouer un rôle clé dans la transformation numérique du secteur public. L’expérience de la COVID a mis en lumière l’efficacité d’un modèle public-privé qui repose, d’une part, sur un leadership public autour d’un problème clairement identifié et, d’autre part, sur la fourniture d’une plateforme de collaboration entre parties prenantes permettant un déploiement relativement rapide de solutions pratiques.

Comme on l’a vu pendant la pandémie, investir dans la transformation numérique du secteur public est capital pour assurer une gouvernance efficace, s’adapter à une « nouvelle normalité » et se préparer aux crises à venir. Dans le même temps, il faut atténuer les risques engendrés par le recours croissant aux processus digitaux, qui crée de nouvelles vulnérabilités et menaces (pannes de réseau, cyberattaques, etc.).

Le renforcement progressif des capacités numériques du secteur public pourrait même contribuer non pas à réduire des problèmes chroniques de gouvernance, mais au contraire à les amplifier. Si les gouvernements de la région MENA veulent exploiter tout le potentiel du numérique pour reconstruire et renforcer le contrat social, ils devront s’attacher en priorité à se doter d’un cadre politique, juridique et réglementaire solide pour protéger les droits individuels et à faire leurs les principes de transparence, d’inclusion, de participation citoyenne et de responsabilité qui régissent la GovTech.

Auteurs

Nadir Mohammed

Directeur régional Croissance équitable, finance et institutions pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord

Jens Kromann Kristensen

Blogueur invité/chef du Secrétariat PEFA

Prenez part au débat

Omar A Ferrer
28 mars 2023

El exito crecimiento y desarrollo de los Paises deberan estar soportado en bases de datos digitalizados y conformados dentro de un Ecosistema Digital, con la finalidad de conceptualizar
un modelo de gestion mas transparente, apoyado en las nuevas tecnologias de informacion y comunicacion.

ANDRIANTSARAFARA Mamy Etienne
28 mars 2023

Dieu a mis à la disposition de l’homme tous ce qu’Il exige comme utils pour gérer tous ce qu’Il a créés, y compris l’eau, les animaux, les forêts, ce que l’homme a besoin pour survivre… Seulement, l’homme se croit plus malin que Dieu. Alors, « l’Eternel vit que la méchanceté de l’homme était plus grande sur la terre, et que toutes les pensées de son cœur étaient chaque jour dirigées vers le mal… » Genèse: 6 :5. Oui, la numérisation rend les tâches dans les administrations plus faciles, rapides et performants. Le gros problème, ce sont les décisions à prendre, et l’exécution des résultats des concertations avec les autorités compétentes et les bailleurs. Personne ne sait si les statistiques ont été biens orientées vers ce qu’on veut pour le bien du pays. Mais, pour le cas de Madagascar, plus le nombre des outils augmente, plus la corruption et la pauvreté se font sentir dans tous ses états.
A suivre...

ANDRIANTSARAFARA Mamy Etienne
28 mars 2023

(Suite)

Ainsi, je me suis dit, si c’est plus prudent et plus intelligent de savoir et analyser tout d’abord les styles de décisions de chaque citoyen pour en soutirer des bons résultats, moyennant la digitalisation de son carte identité. Bien sûr qu’il y aura beaucoup de postes à pourvoir et au moins le développement du pays trouve son digne chemin.

Moussa HAMAD HOUMAD
28 mars 2023

Bonjour.
Je souhaite participer à cette panel de discussion que je trouve très intéressant.
Merci

ANDRIANTSARAFARA Mamy Etienne
04 avril 2023

Bonjour,
Je m’excuse sur les fautes de français que j’ai commis sur mes discussions precedents. Suite à ma proposition sur la carte d’identité, on peut aussi y ajouter certains “éléments” dans la même carte pour déchiffrer la personnalité de la personne. C’était mon projet, dossier déposé en main propre, aux sièges de l’ONU à Madagascar et de la Banque Mondiale, il y a 22 ans. Ce qui m’a intrigué aujourd[hui, c’est l’existence des arnaques. Donc, il est fort possible qu’il y avait des fuites au sein de ces établissements. Il y avait même un individu, qui se vante être un diplomate de l’ONU, avec une adresse venant d’Afrique, me proposant ainsi une grosse somme d’argent…qu’il va me dêlivrer en liquide, mais je dois lui d’abord envoyer une certaine somme d’argent pour des frais, tout cela par mail. Je n’ai donné aucune suite et c’est terminé comme si de rien était.

ANDRIANTSARAFARA Mamy Etienne
04 avril 2023

(Suite du 30/03/2023) Ce que je veux dire par-là, c’est que même dans de tels êtablissements, on devrait tenir compte de l’importance de telle carte d’identité. De là, on a davantage de pouvoir d’expression, et c’est un moyen clé d’intégrer les défavorisés, de structurer une société démocratique et de permettre le consencus. Les exclus, les sans voix sauraient s’approprier un processus, une action ou un objectif. Les problèmes sociaux lorsqu’on ne les traite pas, s’accumulent avec le temps et ont des consequences qui n’apparaisent pas sur les horizons à plus court terme.

ANDRIANTSARAFARA Mamy Etienne
04 avril 2023

Je m’excuse sur les fautes de français que j’ai commises sur mes discussions précédentes. Suite à ma proposition sur la carte d’identité numérisée, on peut aussi y ajouter certains “éléments” dans la même carte pour déchiffrer la personnalité de la personne. C’était mon projet, dossier déposé en main propre, aux sièges de PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) à Madagascar et de la Banque Mondiale, il y a 22 ans.
De là, on a davantage de pouvoir d’expression, et c’est un moyen clé d’intégrer les défavorisés, de structurer une société démocratique et de permettre le consensus. Les exclus, les sans voix sauraient s’approprier un processus, une action ou un objectif. Les problèmes sociaux lorsqu’on ne les traite pas, s’accumulent avec le temps et ont des conséquences qui apparaissent sur les horizons à plus court terme.

ANDRIANTSARAFARA Mamy Etienne
07 juin 2023

Dieu disait: ‘’…si mon people, sur lequel mon nom est invoqué, s’humilie, prie et cherche ma face, et s’il se détourne de ses mauvaises voies, je l’exaucerai du haut des cieux ; je lui pardonnerai ses péchés et j’accorderai à son pays la délivrance.’’ (II Chroniques 7: 14).
Watson et Criek postulent que les caractères acquis sous l’influence de l’environnement se transmettent eux aussi comme l’ADN. Pour eux, l’analyse du génome a montré ses limites. Les gènes ne peuvent expliquer à eux seuls la complexité du vivant. Les enfants hériteraient de l’environnement qui influence leurs parents.
De là, nous pourrons, si Dieu le veut, comprendre les sources de tous les maux que le pays subit actuellement. D’où l’utilité de l’inventaire des styles de décision pour en soutirer les mesures à prendre.

ANDRIANTSARAFARA Mamy Etienne
19 avril 2023

‘’Gouverner, c’est prévoir’’, dit-on. et ‘’ Mieux vaut prévenir que guérir’’.
Il faut ajouter que Watson et Criek sont des chercheurs qui ont découvert la structure de l’ADN représentant l’unique support matériel de l’hérédité. Mais depuis peu, des chercheurs se sont penchés sur les phénomènes épigénétiques. Cette piste conduit à penser qu’en plus de notre patrimoine génétique, nous transmettons également à nos descendants les caractères acquis au cours de la vie sous l’influence de l’environnement. Formulée pour la première fois en 1995, l’hypothèse est aujourd’hui prise au sérieux
On peut alors étudier, suivre et estimer l’évolution du comportement humain dans les années à venir, et vérifier ce qu’on a retenu sur les années passées.