Publié sur Opinions

Devenez lecteur, devenez leader

Elementary school students in a classroom in Bali, Indonesia. Photo: © Maciej Czekajewski/Shutterstock
Élèves d'une classe du primaire à Bali (Indonésie). Photo : © Maciej Czekajewski/Shutterstock

Imaginez que vous vous perdiez parce que vous ne savez pas déchiffrer les panneaux de signalisation ou que vous ne connaissiez pas la composition des biscuits que vous venez de manger parce que vous ne maîtrisez pas l’alphabet. À chaque instant, l’alphabétisation décide de notre qualité de vie et touche tous les aspects du quotidien, façonnant notre manière d’apprendre, de travailler, de créer et de vivre. Malheureusement, aujourd’hui encore, des millions de personnes dans le monde ne bénéficient pas de la même égalité des chances d’accès à l’alphabétisation. Des taux élevés d’analphabétisme sont associés à des niveaux de pauvreté accrus, à des niveaux de vie plus faibles et à des taux de chômage plus importants. Pour que le monde puisse progresser, il faut commencer par mettre fin à l’analphabétisme chez les plus jeunes.

Des taux élevés d’analphabétisme sont associés à des niveaux de pauvreté accrus, à des niveaux de vie plus faibles et à des taux de chômage plus importants.

En 2019, l’Indonésie a mené à bien la construction de l’anneau de Palapa, un réseau sous-marin de près de 22 000 km de câbles à fibre optique qui fournit un accès internet à haut débit aux habitants des zones urbaines et rurales dans l’ensemble du pays. Pour optimiser l’utilisation de cette infrastructure, le gouvernement doit agir. Lorsque je me suis portée volontaire pour enseigner dans l’un des quartiers les plus défavorisés de Jakarta, j’ai compris à quel point il est indispensable de veiller à ce que la population sache maîtriser les technologies mises à sa disposition pour que ces investissements ne soient pas vains.

Si j’étais ministre de l’éducation de mon pays, je veillerais à ce que chaque enfant ait accès à une éducation de qualité. Comme l’Indonésie compte plus de 270 millions d’habitants répartis sur un archipel de plus de 17 000 îles, le défi est de taille. C’est là qu’interviennent les technologies de pointe. Grâce à internet, un clic suffit pour nous informer de ce qui se passe à l’autre bout du monde. Mais encore faut-il apprendre à chacun comment l’utiliser à bon escient.

Les lecteurs d’aujourd’hui sont les leaders de demain… et nous sommes tous les leaders de demain !

J’ai imaginé un programme intitulé « Taman Aksara » : ce serait des centres éducatifs qui offriraient au public un accès gratuit à internet et à des appareils technologiques de pointe, dotés de livres électroniques et d’applications d’apprentissage en ligne. Chacun pourrait ainsi les utiliser pour améliorer sa maîtrise de la lecture. Chaque quartier disposerait d’un centre d’apprentissage et les écoles locales pourraient en bénéficier. Taman Aksara pourrait également servir de bibliothèque où les enfants pourraient étudier et faire leurs devoirs. Les centres organiseraient des cours hebdomadaires axés sur diverses compétences — écoute, expression orale et lecture — et à l’intention de différents groupes d’âge.

En plus de ces centres d’apprentissage, j’ai réfléchi à une évaluation nationale portant sur la compréhension de lecture, obligatoire pour tous les enfants de 9 ans ou en 3e année de primaire. Son organisation s'inspirerait étroitement de l’examen national en vigueur. Taman Aksara servirait de tremplin aux écoliers pour les aider à réussir cette évaluation. Comme l’a dit Margaret Fuller : « Les lecteurs d’aujourd’hui sont les leaders de demain »… et nous sommes tous les leaders de demain !

Ce billet est signé par l'un des trois lauréats du deuxième concours de rédaction de blog du Groupe de la Banque mondiale et du Financial Times


Auteurs

Faisa Syahla Sabila

Lycéenne, Al-Izhar, Jakarta (Indonésie)

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