写真: Simone D. McCourtie/世界銀行
- En cette fin de semaine et au titre d’un mécanisme de financement accéléré de 14 milliards de dollars, les équipes de la Banque mondiale mettent la dernière main à des projets en lien avec la pandémie de COVID-19 dans 60 pays, pour un montant total de 2,8 milliards de dollars.
- Aujourd’hui (vendredi), nous avons soumis à l’examen du Conseil des administrateurs 25 projets de dons, crédits et prêts pour une enveloppe globale de 2 milliards de dollars destinée à différents pays, de l’Afghanistan à Haïti et de l’Inde à l’Éthiopie. Le Conseil devrait les approuver la semaine prochaine, pour une mise en œuvre immédiate. D’autres projets, en cours d’élaboration pour 35 autres pays, devraient être approuvés en avril avec, là aussi, un lancement opérationnel rapide.
- Parallèlement, nous avons présenté aux Administrateurs un cadre de financement visant à accélérer les interventions d’urgence. Ces opérations contribueront à prévenir, identifier et faire face à la menace que le coronavirus fait peser sur la santé publique, mais aussi à renforcer les capacités d’anticipation des systèmes nationaux, qui joueront un rôle clé lors des nouvelles vagues de contamination.
- Chaque opération est adaptée au contexte du pays et à sa situation face à la propagation de l’épidémie. Le nouveau cadre permettra de reproduire un projet dans un même pays, en intégrant par exemple les éventuels cofinancements d’autres banques multilatérales de développement dans le cadre d’une opération de suivi, mais aussi de reproduire rapidement un projet dans plusieurs pays.
- Outre ces 60 nouvelles opérations, nous nous employons avec les autorités nationales à réorienter des projets existants en appui à la lutte contre le coronavirus, à travers des mesures de restructuration et de réaffectation des ressources, le déclenchement des composantes d’intervention d’urgence conditionnelle (CERC) de projets en cours et l’activation du mécanisme de financement à option de tirage différé en cas de catastrophe (CAT DDO). Ce processus concerne à ce jour 1,9 milliard de dollars (800 000 millions approuvés et 1,1 milliard en préparation) et des projets en cours dans 35 pays répartis dans l’ensemble de nos régions d’intervention. Depuis la semaine dernière, nos équipes ont redéployé jusqu’à 400 millions de dollars alloués à des projets en cours dans 11 pays. C’est le cas notamment en Bolivie, où nous avons restructuré un projet sanitaire pour pouvoir acquérir 300 respirateurs artificiels.
- En plus de ses conséquences sanitaires, la pandémie de Covid-19 devrait entraîner une récession mondiale grave. Mercredi, j’ai présenté au Conseil une étape supplémentaire de notre action contre le coronavirus, afin de permettre au Groupe de la Banque mondiale, IFC et MIGA comprises, de déployer jusqu’à 160 milliards de dollars d’engagements au cours des 15 prochains mois. Ces opérations, qui seront adaptées à la nature du choc subi par chaque pays, comprendront des financements en soutien à la lutte contre la pauvreté, à la protection sociale et aux réformes structurelles, dans l’objectif d'accélérer la vitesse de rétablissement et d’installer les conditions d’une croissance diversifiée et durable.
- Jeudi, j’ai participé au sommet virtuel des chefs d’État et de gouvernement du G20 et je les ai appelés à autoriser les pays les plus pauvres à suspendre tous les remboursements de dette publique bilatérale, afin de les aider à libérer des ressources cruciales pour lutter contre la pandémie.
- La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, et moi-même avons publié une déclaration commune concernant l’allègement du poids de la dette des pays les plus pauvres. Notre intention est de faire approuver cette proposition lors de la rencontre virtuelle des gouverneurs réunis pour le Comité du développement du 17 avril prochain. Seul un moratoire des remboursements de la dette publique bilatérale permettra aux pays pauvres d’éviter le surendettement mais, pour cela, il faudra probablement réduire la valeur actuelle nette des dettes et solliciter la participation des créanciers commerciaux.
- Vendredi, nous avons présenté au Conseil la nouvelle « politique de financement du développement durable » (ou SDFP en anglais) élaborée au titre d’IDA-19, qui constitue une évolution importante en matière d’endettement : la SDFP vise à inciter les pays éligibles à l’aide de l’IDA à introduire une gestion plus transparente et durable de leur dette et à renforcer la coordination entre créanciers. Elles pourraient favoriser une réduction juste et équitable de la valeur actuelle nette de l’endettement des pays IDA.
- Mercredi, j’avais organisé une autre conférence téléphonique fructueuse avec les responsables du FMI et des banques régionales multilatérales de développement (AIIB, BAfD, BEI, BERD, BID, BIsD). Après avoir discuté des mesures prises par nos institutions respectives pour endiguer la pandémie, nous avons souligné l’importance du cofinancement des 60 projets en cours de la Banque mondiale, du regroupement des achats en gros et de la logistique, mais aussi le rôle essentiel du secteur privé dans notre riposte. L’appel conjoint du Groupe de la Banque mondiale et du FMI pour organiser la suspension des remboursements de la dette publique bilatérale des pays pauvres a suscité des réactions extrêmement positives.
Par ailleurs, la Banque mondiale assure la poursuite d’autres projets importants. En voici un bref aperçu :
- Somalie : la Banque mondiale et le FMI ont jugé que la Somalie avait pris les mesures nécessaires pour commencer à prétendre à un allègement de dette au titre de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE).
- Jordanie : le projet en faveur de la jeunesse, de la technologie et de l’emploi (a) a été approuvé pour permettre l’essor de l’économie numérique et absorber une main-d’œuvre qualifiée au service de la croissance économique et de la création d’emplois.
- Bangladesh : le projet d’amélioration de l’assainissement à Dacca (a) a été approuvé, qui bénéficiera à près de 1,5 million d’habitants.
- Autre étape importante, l’approbation par les États-Unis de l’augmentation de capital d’IFC à travers le vote, vendredi, d’un plan d’aide massif, le CARES Act (pour Coronavirus Aid, Relief and Economic Security). La loi, qui couvre également IDA-19, permet à d’autres pays d’apporter des fonds à IFC. C’est là une décision particulièrement opportune au regard de l’intervention d’IFC dans la riposte à la pandémie : IFC aide ses clients dans les secteurs touchés par le coronavirus à continuer de rémunérer leurs salariés et leurs fournisseurs et fournit aux institutions financières des liquidités et une couverture de crédit pour préserver les fonds de roulement des PME, protéger les emplois et, plus largement, soutenir l’économie. IFC planche sur de nouveaux investissements en faveur de 300 entreprises et envisage d’étendre ses financements commerciaux aux entreprises importatrices et exportatrices.
- Enfin, et c’est une excellente nouvelle, la 19e reconstitution des ressources de l’IDA (IDA-19), le fonds du Groupe de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres du monde, a été officiellement validée par les gouverneurs. Cet aval sera particulièrement précieux face à la situation actuelle, puisque nous allons pouvoir rapidement déployer et mobiliser des financements de l’IDA de manière anticipée au titre de la riposte à la pandémie de Covid-19, et ce en accord avec les cadres de viabilité financière de notre institution.
Alors que la semaine prochaine apportera son lot de défis urgents, je tiens à féliciter et à remercier chaleureusement tous nos employés et collègues qui, à travers le monde et malgré une semaine à nouveau éprouvante, œuvrent avec énergie et constance pour faire face à cette crise.
Cet article a été initialement publié sur LinkedIn.
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