Il y a quelques semaines, nous vous avons invités à prendre part à une discussion autour du prochain Plan d’action sur le changement climatique du Groupe de la Banque mondiale. Notre billet comprenait notamment une présentation soumise à l'examen des Administrateurs qui représentent nos États membres. Cette présentation explique pourquoi il est nécessaire d’intégrer les objectifs climatiques au développement, de décarboner des secteurs clés de l’économie et d’agir rapidement et à l’échelle mondiale pour le climat. Elle décrit aussi la manière dont nous prévoyons d’aider les pays à lutter contre le changement climatique, c’est-à-dire en plaçant les populations au centre et en assurant la création d’emplois, l’inclusion de tous et une transition juste.
À la suite de cette publication, nous avons reçu plus de 500 commentaires dans plusieurs langues, de la part de particuliers et d’organisations.
« Nous sommes reconnaissants à toutes celles et ceux qui, dans le monde entier, ont pris le temps de nous faire part de leur avis. Vous avez soulevé des préoccupations importantes, notamment le fait que les personnes les plus pauvres, qui contribuent le moins aux émissions responsables du changement climatique, sont souvent celles qui en souffrent le plus. »
Vous avez été nombreux à témoigner des effets déjà bien réels des dérèglements du climat, comme les inondations, et du lourd tribut que les populations les plus pauvres payent à ces phénomènes météorologiques toujours plus intenses et fréquents. Nos recherches le confirment : la vaste majorité des personnes exposées à des risques d’inondation (89 %) réside dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
Si l’on ne fait rien, le changement climatique risque de faire basculer 132 millions de personnes supplémentaires (a) dans la pauvreté d’ici 2030. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles les pays, les entreprises et les institutions comme la nôtre sont appelés à revoir à la hausse leurs ambitions climatiques. Et c’est pourquoi le Groupe de la Banque mondiale, qui est déjà la plus importante source de financement multilatéral pour l’action climatique dans les pays en développement, s’engage à aller encore plus loin avec l’adoption d’un nouveau Plan d’action sur le changement climatique.
Alors qu’un grand nombre d’individus à travers le monde ressentent déjà durement les effets du changement climatique, beaucoup d’entre vous nous ont demandé de clarifier la manière dont ce plan prévoit de donner la priorité à l’adaptation. Nous avons annoncé qu’au moins 50 % des financements de la Banque mondiale pour le climat viendraient soutenir l’adaptation et le renforcement de la résilience. Cette mesure est importante, mais notre engagement dans ce domaine ne se limite pas aux aspects financiers. Nous collaborons aussi avec les pays pour promouvoir une démarche interministérielle qui permette de décloisonner les investissements dans l’adaptation. L’objectif est de prendre en compte les risques climatiques dans toutes les activités de préparation du budget et de planification, en aidant les ministères compétents à intégrer des mesures de résilience dans la planification et la mise en œuvre des investissements.
Vos e-mails et vos commentaires insistent également sur la nécessité d’accélérer la protection de la nature — les forêts, les écosystèmes et la biodiversité. Vous êtes nombreux à souhaiter une action plus forte sur ce front, et nous vous entendons. Les solutions tirées de la nature (a) joueront un rôle essentiel tant pour accroître les capacités d’absorption du dioxyde de carbone que pour renforcer la résilience de l’environnement face aux ondes de tempête, aux inondations et aux sécheresses. Beaucoup de nos projets s’y emploient déjà, notamment en investissant dans les zones humides côtières et urbaines, les forêts, les récifs coralliens et les mangroves, et nous sommes déterminés à faire beaucoup plus.
Certains d'entre vous nous ont appelés à agir davantage sur les énergies renouvelables et à accélérer les efforts entrepris par les pays en vue de décarboner leur économie. De fait, nous investissons massivement dans les énergies renouvelables tout en aidant les pays à relever l’énorme défi que représentent la transition vers l’abandon du charbon et d’autres combustibles fossiles et la nécessité de procurer d’autres emplois aux travailleurs qui en pâtiront. Nous n’avons pas financé de nouvelle centrale électrique au charbon depuis 2010, nous n’avons pas de projet en préparation dans ce secteur et nous avons cessé de financer les activités en amont du secteur pétrolier et gazier en 2019. En outre, dans le cadre de notre nouveau plan d’action, nous nous engageons à aligner nos financements sur les objectifs de l’accord de Paris. Nous nous concentrerons davantage sur les secteurs qui contribuent le plus aux émissions mondiales de carbone, qui sont confrontés à d’importantes vulnérabilités climatiques et qui sont également essentiels pour le développement, à savoir l’énergie, les transports, l’industrie manufacturière et les villes, mais aussi l’agriculture, l’alimentation, l’eau et l’utilisation des terres.
Aider les pays à assurer un développement plus durable dans ces secteurs nécessitera des ressources financières considérables — bien au-delà de ce que le Groupe de la Banque mondiale peut à lui seul fournir. Cela signifie qu’il faut mobiliser davantage de ressources auprès du secteur privé, notamment en créant des conditions plus propices à l’investissement et en collaborant avec les investisseurs traditionnels pour promouvoir, au niveau des pays, de nouvelles sources de financements commerciaux en faveur de l’action climatique. Nous nous efforçons également de « verdir » le secteur financier à travers une série de réformes qui catalyseront de nouvelles sources de financement pour des investissements sobres en carbone et plus durables.
Au cours des cinq dernières années, nous avons consenti d’importants efforts pour intégrer les enjeux climatiques dans le développement. Dans le cadre de notre mécanisme de soutien à la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national (a), nos équipes travaillent en étroite collaboration avec les gouvernements afin d'appuyer la réalisation de leurs objectifs climatiques. Les enjeux du changement climatique sont désormais pris en compte dans nos projets et stratégies. Et grâce à de nouveaux outils de diagnostic, tels que les rapports nationaux sur le climat et le développement (a), nous serons amenés à approfondir encore davantage ces efforts. Enfin, nos investissements pour le climat, qui ont atteint 83 milliards de dollars dans le cadre de notre premier Plan d’action sur le changement climatique (2016-2020), devraient connaître une forte hausse au cours des cinq prochaines années, à la faveur non seulement de l’augmentation probable de nos prêts en général, mais aussi de la nouvelle cible que nous nous sommes fixée : porter à 35 % la part de nos financements en faveur de l’action climatique.
Il ne s’agit là que d’une brève réponse aux centaines de commentaires, de messages et de suggestions que vous nous avez adressés. Et nous vous remercions de nouveau pour vos précieuses contributions. Il est réconfortant de constater combien vous êtes nombreux — jeunes, chefs d’entreprise, innovateurs et membres de la société civile — à vouloir vous engager, que ce soit à travers des initiatives porteuses de changements systémiques ou des actions individuelles (planter des arbres, sensibiliser les autres...).
« Le changement climatique est le grand défi de notre génération. Après cette année à nulle autre pareille, l’occasion nous est offerte de bâtir un monde plus durable, résilient et inclusif pour tous. »
Mais seul un effort mondial et collectif nous permettra de parvenir à cet objectif. Nous nous réjouissons à la perspective d’y contribuer grâce à notre nouveau Plan d’action sur le changement climatique, et vous disons à bientôt.
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