L'éducation comme un droit pour les enfants en Afrique de l’Ouest et centrale

Meninas jovens na Níger fazendo os deveres de casa de matemática. Crédito fotográfico: Olivier Girard Meninas jovens na Níger fazendo os deveres de casa de matemática. Crédito fotográfico: Olivier Girard

Le 20 novembre marque la Journée mondiale de l'enfance. Le droit fondamental des enfants à l'éducation est inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et dans la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant. Malheureusement, l'éducation n'est souvent pas une réalité pour de nombreux enfants vivant en Afrique de l’Ouest et centrale, où près de 80 % des enfants de 10 ans sont en situation de pauvreté des apprentissages , c’est-à-dire ils sont incapables de lire et de comprendre un texte simple - le pourcentage le plus élevé au monde.  Un taux élevé de pauvreté des apprentissages  indique que trop d'enfants ne sont pas scolarisés ou sont scolarisés mais n'apprennent pas.

Notre dernier billet de blog a mis en lumière les histoires de Leah, Hauwa et Hussaini, trois enfants de la région, dont l'éducation a été perturbée principalement en raison des conflits. Leurs histoires illustrent les défis auxquels des millions d'enfants sont confrontés pour accéder à l'éducation et la terminer, et démontrent que l'apprentissage et les droits des enfants dans la région sont sous pression.

Un espoir et une vision renouvelés pour les enfants d'Afrique de l’Ouest et centrale

La région a le potentiel de créer des opportunités égales et inclusives pour que toutes les filles et tous les garçons arrivent à l'école prêts à apprendre, atteignent un apprentissage de qualité et entrent sur le marché du travail avec un bon ensemble de compétences pour devenir des citoyens productifs et épanouis. Telle est la vision de la prochaine stratégie régionale d'éducation de la Banque mondiale pour l'Afrique de l’Ouest et Centrale (2022-2025).

Bien qu'elle soit encore en préparation, la stratégie proposée vise à promouvoir des interventions à fort impact et des réformes à l'échelle du système tout au long du cycle d'apprentissage - de la petite enfance à l'enseignement supérieur - en s'appuyant sur les preuves de ce qui a fonctionné dans la région, et au niveau mondial. Elle s'articule autour de trois piliers :

  1. Élargir des opportunités
  2. Améliorer l'enseignement et l'apprentissage
  3. Développer des compétences utiles à l'emploi

La stratégie prévoit également de renforcer le leadership stratégique, d'améliorer la gouvernance et le financement du secteur afin de mener des réformes essentielles, et de renforcer la capacité de mise en œuvre pour un impact à long terme.

Des opportunités égales et inclusives pour tous.

Bien que la région ait réalisé des progrès considérables, la fourniture d'une éducation de base universelle (enseignement primaire et secondaire) reste un défi pour de nombreux pays. La pauvreté généralisée et la pénurie d'écoles contribuent au faible accès. En outre, environ 101 millions d'enfants ont été touchés par la fermeture d'écoles au plus fort moment de la pandémie. Nous sommes confrontés à une crise sans précédent au sein d'une crise.

L'éducation

La région abrite plus de la moitié des enfants non scolarisés dans le monde. La fragilité, les conflits et la violence (FCV) augmentent le nombre d'enfants non scolarisés ; 11 des 22 pays de la région sont classés comme fragiles et touchés par des conflits. Dans ces pays, les filles sont 2,5 fois plus susceptibles de ne pas être scolarisées que les garçons et, au niveau secondaire, elles sont 90 % plus susceptibles de ne pas être scolarisées que dans les autres pays. (Pour en savoir plus, consultez notre dernier billet de blog).

Pour élargir les opportunités des enfants dans la région, la stratégie de la Banque mondiale recommande des interventions à fort impact dans cinq domaines prioritaires :

  • Réduire le coût de l'éducation, en particulier pour les plus pauvres ;
  • Fournir des informations sur les avantages de l'éducation et les sources de financement ;
  • Garantir des environnements d'apprentissage sûrs ;
  • Faire évoluer les normes socioculturelles, en particulier pour les filles ;
  • Augmenter la disponibilité, l'accessibilité et la résilience des écoles.

Arriver à l'école prêt à apprendre et obtenir un apprentissage de qualité.

La scolarisation seule ne résoudra pas le problème ; un apprentissage de qualité est essentiel. Actuellement, les niveaux d'apprentissage dans la région sont énormément bas, comme en témoignent les taux élevés de pauvreté des apprentissages. Ces difficultés d'apprentissage découlent du fait que seuls 32 % des enfants ont accès à l'éducation pre-primaire et que plus d'un tiers des enfants de moins de cinq ans de la région souffrent d'un retard de croissance. Les mauvais résultats d'apprentissage dans la région peuvent également être attribués au recrutement inadéquat des enseignants, à leur faible développement professionnel et à leur absentéisme élevé. Les enseignants sont des déterminants essentiels de l'apprentissage des élèves et tous les enfants méritent d'avoir de bons enseignants ; pourtant, une enquête menée dans six pays d'Afrique subsaharienne a révélé que de nombreux enfants n'ont pas accès à des enseignants de qualité. Des environnements scolaires médiocres, où les élèves reçoivent un enseignement dans une langue qu'ils ne comprennent pas, et où le matériel pédagogique de base et les infrastructures adéquates font défaut, aggravent également les résultats d'apprentissage déjà médiocres. 

Pour remédier à la crise de l'apprentissage dans la région, la stratégie donne la priorité aux domaines suivants :

  • Améliorer la préparation des élèves à l'apprentissage ;
  • Investir dans les compétences et les aptitudes des enseignants ;
  • Encourager la culture de l'évaluation de l'apprentissage ;
  • Fournir des ressources d'apprentissage et des outils EdTech ;
  • Favoriser des environnements d'apprentissage propices ;
  • Renforcer les capacités de gestion.

Entrer sur le marché du travail avec un bon ensemble de compétences pour devenir des citoyens productifs et épanouis.

La protection du droit des enfants à l'éducation va au-delà de l'enseignement primaire et secondaire. Le taux brut d'inscription dans l'enseignement supérieur est faible, environ 10 % dans la région. Souvent, les établissements d'enseignement supérieur ne fournissent pas aux diplômés les compétences professionnelles, numériques et technologiques qui sont essentielles pour passer des emplois à forte intensité de main-d'œuvre aux emplois du XXIe siècle. La stratégie s'attachera également à relever les défis du développement des compétences et de la main-d'œuvre dans la région : (i) renforcer la gouvernance des prestataires d'éducation ; (ii) supprimer les obstacles à l'acquisition de compétences ; (iii) gérer la prestation de services pour en assurer la qualité et la pertinence ; et (iv) favoriser la durabilité de la prestation de services. Les interventions spécifiques sont détaillées dans le dernier billet de blog intitulé, « Autonomisation des jeunes  : Réimaginer et transformer le développement des compétences en Afrique de l’Ouest et centrale ».

Plaider pour la responsabilité de la protection du droit des enfants à l'éducation.

Nous devons attirer l'attention sur les résultats d'apprentissage dans la région. Les priorités décrites ci-dessus mettent en évidence les domaines dans lesquels les principales parties prenantes - décideurs politiques, partenaires du développement, société civile, secteur privé, médias, etc. - peuvent travailler collectivement pour offrir une éducation de qualité à des enfants comme Leah, Hauwa, Hussaini, et à tous les enfants d'Afrique de lOuest et centrale. Ce faisant, nous concrétiserons la vision ambitieuse mais réalisable de notre stratégie régionale pour l'éducation et contribuerons à la réalisation de l'Objectif de développement durable (ODD) 4, de la Stratégie continentale d'éducation pour l'Afrique 2016-2025 (CESA 16-25) et de l'Agenda 2063 pour l'Afrique

Avant que la stratégie ne soit finalisée, nous vous invitons à nous faire part de vos réflexions sur le cadre de référence ci-dessus et sur les interventions à fort impact. Veuillez inclure un commentaire ci-dessous avec vos brefs conseils pour l'équipe.


Auteurs

Stefano De Cupis

Strategic Communications and External Affairs Officer

Jason Weaver

Senior Economist, Education Global Practice

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